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Nouvelles & Contes à faire peur ou à faire rire

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Nouvelles & Contes à faire peur ou à faire rire Empty Nouvelles & Contes à faire peur ou à faire rire

Message par Midnight Ven 15 Aoû - 15:20

Nouvelle n°I : La fille du jardinier

Sir Alvin Stride était un homme correct, droit, et froid. Dans sa maison, personne n'avait le droit à l'erreur. Qu'ils s'agissent de domestiques ou d'autres personnes éventuellement, chacun se taisait et chacun ne parlait que quand il en avait la permission. Malgré tout, Sir Alvin était quelqu'un de bon, bien que solitaire, et il ne manquait jamais à ses devoirs. Ses domestiques mangeaient à leur faim et n'avait pas à se plaindre. Stride avait les cheveux châtains foncés et ne portait pas la moustache ni la barbe. Il devait avoir entre trente et trente cinq ans. Ses yeux étaient d'un gris terne, comme quelqu'un qui en a trop vu. Il était grand et maigre, et ses mains étaient d'une pâleur impressionnante. Sa demeure était un grand manoir, et les villages les plus proches se trouvaient à plus de quatre miles à la ronde. Sir Alvin était donc tranquille, et son manoir n'avait rien d'engageant. Il était gris et austère, et quand, ce jour là, Betsy Adams s'en rapprocha, alors que le fiacre tanguait dangereusement sur le sentier cahoteux, elle frémit à la vision des deux tours qui menaçaient de s'éffondrer. Un bon endroit pour un fantôme, pensa Betsy, et elle ne savait pas à quel point elle avait raison. Betsy était une jeune femme de vingt ans, aux cheveux longs et blonds comme l'or. Elle était jolie et s'habillait toujours avec goût, malgré le fait qu'elle ne vienne pas d'une famille aisée. Elle avait été engagée dans cette maison pour un poste de ce que Sir Stride appellait lui même "dame de compagnie". Plus clairement, elle devrait discuter avec lui, s'occuper de la fille du jardinier - qui était mort depuis peu quand la cabane à outils avait brûlé -, et jouer avec elle. Ca ne semblait pas si dur, même si Betsy n'avait pas encore rencontrée l'enfant.
Betsy frappa à la porte, et elle fût fort étonnée de voir Sir Stride lui-même ouvrir. Il lui serra la main avec un grand sourire, et Betsy trouva qu'il était charmant quand il souriait. Il lui fit d'abord visiter la propriété.
- Parlez-moi un peu de cette enfant, lui demanda t-elle alors qu'il lui montrait tristement l'ancienne cabane à outils.
- Elle s'appelle Alice. C'est une enfant très gentille, mais depuis la mort de son père...
Il hésita avant de continuer.
- Que s'est-il passé? demanda Betsy.
- Eh bien, elle a beaucoup changé. Elle est toujours aussi gentille, mais je crois qu'elle a subit un traumatisme, dit-il.
Betsy compatit. Finalement, ils prirent le thé et elle alla rejoindre la jeune fille dans le jardin, à la demande de Sir Alvin. Alice était assise sur les marches du perron, regardant fixement le ciel. Elle avait les cheveux blonds très clairs, si bien qu'on aurait cru qu'ils étaient gris. Ses yeux aussi, étaient gris. Tout semblait pâle chez cette jeune fille, ses mains semblaient en papier fin. Elle portait une robe de coton blanc aux froufrous rose pâle. Elle ne tourna pas la tête quand Betsy vint s'asseoir au près d'elle.
- Bonjour, Alice.
- Bonjour madame Betsy. Sir Alvin m'a parlé de vous, je vous attendais.
Sa voix était douce et faible, comme si elle menaçait de s'éteindre.
- Comment vas-tu ? demanda Betsy.
- Je vais bien, je crois. Je pense toujours à lui.
- Ton père, tu veux dire.
- Oui. Je l'ai vu mourir. Mais moi, je m'en suis sortie.
Betsy regarda la jeune fille avec curiosité.
- Comment ça?
- J'étais juste à côté de lui quand il est mort.
- On m'a dit que tu étais en dehors de la cabane.
- C'est faux.
Sa voix était atone, et le corps de la jeune fille dégageait quelque chose que Betsy ne connaissait pas. Une présence étrange, comme si elle était loin d'elle mais qu'elle pouvait la toucher. Soudain, Alice se leva et saisit Betsy par la main.
- Viens, Betsy, allons jouer.
Betsy sursauta. La main d'Alice était froide. Plus froide encore que celle de Sir Stride. Beaucoup trop froide. Betsy balbutia :
- A... A quoi veux-tu jouer?
Alice lui sourit, et Betsy frissona. Cette enfant était étrange, comme si elle était... Betsy refusa de terminer sa pensée. Non, non. C'était impossible, enfin.
- Nous jouerons au fantôme, répondit faiblement Alice.
- Au... Fantôme? En quoi consiste ce jeu? demanda Betsy, qui avait plutôt envie de courir dire à Sir Stride ce qu'elle en pensait.
- Je vais appeller mes amies et nous jouerons ensemble. Toi, moi, et eux.
- Qui sont ces amis?
- Mes amies. Patricia Elggis, Lucy Hawk et Mary Evins.
Betsy frissona.
- Tu ne devrais pas jouer avec des inconnues, répondit-elle, la voix tremblante.
- Elles sont comme moi.
- Comme toi?
- Oui, elles étaient toutes à côté de leur père ou de leur mère quand ils sont morts.
- Que veux-tu dire? demanda Betsy qui commençait à perdre patience.
Alice eut un petit sourire.
- Tu ne comprendrais pas. Viens, nous allons jouer.
Elle entraîna Betsy à l'autre bout de la cour, à l'ombre des arbres. C'est alors qu'elle les vit. Ou plutôt, elle les sentit, tout autour d'elle. Six petites mains qui s'agitaient, saisissait un volant de sa robe ou attrappant ses doigts. Soudain, les petites mains la saisirent par les bras et la firent tourner. Betsy tournait, tournait, sans pouvoir s'arrêter. Elle poussa un hurlement de terreur tandis qu'Alice regardait le spectacle en riant. Betsy en avait le tournis. C'était un jeu ridicule. Soudain, effrayée, la jeune femme dégagea violemment son bras, et les petites mains la lachèrent.
- Oh, regarde ce que tu as fait! s'écria Alice. Regarde! Regarde! Tu les as fait tomber!
Betsy se mit à courir vers la maison. La peur lui serrait le ventre. Alice, et ces trois filles étaient mortes. Dans quelle affaire s'était-elle encore engagée? Elle courut dans le salon où Sir Stride fumait un cigare. N'importe quel employeur, en voyant une domestique récemment engager arriver comme cela, la robe pleine de poussière et le visage décomposé par la terreur, aurait de suite renvoyé la dite domestique. Mais Sir Alvin était quelqu'un de patient et il se contenta de sauter sur ses pieds quand il la vit arriver.
- Oh, ma jeune amie, s'écria t-il. Que vous arrive t-il donc?
Betsy était au bord des larmes.
- Alice, Alice...
Sir Stride la regarda sans comprendre.
- Alice, elle... Elle joue avec des fantômes. Alice est morte, monsieur, elle est morte. Alice est un fantôme.
Sir Stride se laissa tomber dans son fauteuil, au bord de l'évanouissement.
- Que dites-vous là? balbutia t-il.
- Elle a brûlé avec son père, monsieur, reprit Betsy qui avait reprit un peu de son sang froid.
- Non, enfin, elle était à côté de la cabane.
- Vous vous trompez. Je l'ai vu de mes yeux. Elles jouent à des jeux effrayants.
Sir Stride semblait perdu. C'est alors qu'Alice entra dans la maison. Betsy croisa son regard. Et, pendant une demi seconde, il lui sembla voir à travers elle. Puis, tout disparut.

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Message par AU Ven 15 Aoû - 15:31

J'aime bien !!

T'a du talent ! C'est simple mais ça a un certain charme ^^
AU
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Message par Niniel Ven 15 Aoû - 16:12

Je suis d'accord avec AU c'est bien écrit !
J'aime bien le dessin aussi Mr  Green
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Message par AU Ven 15 Aoû - 16:17

Raf j'ai aps parler du dessin ^^'
Bah j'aime bieng, que dire de plus ?
AU
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Message par Midnight Sam 16 Aoû - 13:05

Nouvelle n°2 : Le fond du tiroir

Mrs Hood était une femme un peu boulotte, au visage arrondi, et dont la patience et le sang-froid étaient sans limites. C'est ce qu'il semblait, tout du moins. Son mari, Mr Hood était un homme tout aussi rond et gros, et très patient, mais il n'acceptait aucune erreur de la part de sa femme, et la pauvre dame s'était tenue strictement comme son mari le lui avait demandé pendant trentre ans. Mr Hood avait une phobie atroce. Il avait follement peur des araignées. De n'importe quelle taille qu'elles soient, elles lui faisaient peur. Et comme Mr Hood n'était pas le genre d'homme a avouer qu'une chose lui faisait peur, il écrasait les araignées qu'ils voyaient - ce que sa femme, un peu moins futée, prenait pour un acte hautement héroïque. Le couple n'avait pas d'enfant. Et ça aurait été bien triste d'ailleurs qu'ils eurent pû en avoir une poignée, car un enfant n'aurait pas sincèrement été heureux avec un père pareil, et une mère qui ne disait rien.
Pourtant, Mrs Hood, un jour, fit un écart de discipline. Elle se tenait dans le salon à l'heure du thé, et celui-ci fumait un cigare sur lequel il tirait longuement en observant sa femme qui lisait. Le regard de son mari était pesant.
- Edwidge, demanda t-il soudain. Quand allez-vous rendre visite à votre frère ?
- Demain, mon cher, comme chaque semaine.
Le frère de Mrs Hood était passionné des araignées et en avait tout un tas. Des specimens dangereux ou moins dangereux, et Mr Hood n'avait jamais rencontré ce frère pour la bonne raison qu'il ne pouvait certainement pas écraser ces araignées là.
- Fort bien. Alors vous devrez reporter votre petite réunion de famille, dit Mr Hood comme si cela lui plaisait atrocement. Nous allons au zoo demain.
- Au zoo? Pourquoi aller au zoo?
- Parce que j'en ai envie, voilà tout.
- Mais je dois aller voir mon frère, s'écria Mrs Hood.
- Pardon? gronda Mr Hood, hors de lui.
- Je voulais dire, oui, bien sûr, nous irons au zoo.
Mr s'enfonça dans son fauteuil, satisfait. Il n'aimait pas tellement ce frère et tout prétexte était bon pour que sa femme ne le voit pas. Mrs Hood était terriblement vexée mais elle n'en dit rien. Elle préparait quelque chose.
Le lendemain, donc, les Hood allèrent au zoo. Puis, le jour d'après, Mrs Hood alla voir son frère. Ils prirent le thé au milieu de ses cages à araignées, dans la véranda, et soudain, Mrs Hood demanda :
- Pourrais-tu me passer un de tes specimens? Je te le rendrais dès que possible, bien sûr.
- Quel genre de specimen veux-tu?
- Un gros. Un très, très gros. Le plus gros que tu ais.

Quand Mrs Hood rentra chez elle, son bocal sous le bras, elle alla directement dans la chambre conjuguale, sans passer par le salon ou fumait Mr Hood.
- Que fabriques-tu? hurla t-il du salon alors qu'elle montait les marches.
- Je vais ranger quelque chose et j'arrive.
Les petits yeux de porcins de Mr Hood se rétrécirent un peu plus, avec une expression de mépris. Une fois arrivée dans la chambre, Mrs Hood alla tout de suite à la table de chevet de son mari. Il rangeait dans l'unique tiroir un bon nombre de ses papiers ultra-importants, d'après lui, et chaque soir, il les vérifiaient et les recomptaient, en homme qui aime sa femme et qui lui fait une confiance absolue. Mrs Hood sourit. Son plan était génial.
Le soir, quand les Hood eurent fini de dîner et qu'ils montèrent se coucher après avoir lu un peu dans le salon, il règnait dans la maison un calme révolutionnaire. Un silence de mort. Mrs Hood s'allongea dans son lit et commença à lire, et Mr Hood l'imita. A vingt-deux heures précises, Mr Hood claironna, comme chaque soir :
- Vérifions donc ces papiers!
Il ouvrit le tiroir, et passa sa main au fond avec un plaisir non dissimulé. Soudain, il s'immobilisa, pâle comme le papier. Il se mit à trembler de tous ses membres.
- Ooh! balbutia t-il.
- Qu'y a t-il, John? dit sa femme sans quitter son livre des yeux.
- Ooh! répèta le mari.
Puis, il s'écroula, inerte, sur le lit. Mrs Hood leva la tête, observa son mari, puis se leva. Elle prit le téléphone, composa un numéro, puis dit :
- Bonjour, Mrs Hood à l'appareil. Mon mari a eu un arrêt cardiaque. Oui. Oui. A tout de suite.
Puis, elle raccrocha, et, calme, regarda son mari en attendant l'ambulance.
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